Mon métier

Recherche & repérages

Pour chaque plante, je recherche son biotope,  le type de sol qu’elle affectionne, l’exposition, l’altitude qu’elle préfère. Je la conserve en herbier, j’apprends à la connaître. J’aime aussi retrouver des usages populaires, différents noms vernaculaires qui m’en disent long sur son histoire et sa relation avec les Hommes.
Après des repérages sur cartes, je pars sur le terrain à la recherche de la belle station, celle où la plante abonde, où je sais que je ne mettrais pas en péril ni l’espèce ni sa reproduction.  Mes sites de cueillettes se situent généralement entre 600 et 1800m d’altitude entre la Savoie et la Haute-savoie sur les massifs des Bauges, Bornes, Aravis, Beaufortain.

L’autorisation de cueillette

 Je frappe aux portes, de fermes en fermes pour retrouver le dit propriétaire de la parcelle convoitée. C’est souvent l’occasion de belles rencontres et d’échanges autour d’un café. Toutes les terres de France ont un propriétaire, qu’il soit public ou privé et je me dois de lui remettre une autorisation de cueillette que ce soit un particulier, un exploitant agricole, une commune ou bien l’Office national des forêts. Je vérifie aussi que le site ne fait état d’aucune réglementation ou protection.

La cueillette

Je respecte le cahier des charges de l’Association française des cueilleurs professionnels et du label bio. Ecocert m’audite chaque année pour s’assurer de la santé des sites de cueillettes.
Je ne cueille jamais plus d’un tiers de la station. Travailler principalement sur commande, m’assure de cueillir uniquement ce dont j’ai besoin et de préserver ainsi ma ressource.
La plante est cueillie par temps sec, le matin, je travaille exclusivement à la main en utilisant le sécateur, le doigt ou la faucille.

Le séchage

La plante est mise au séchoir dans la journée, déposée délicatement sur des claies traditionnelles dans l’obscurité. C’est alors que le temps s’arrête…. L’absence de lumière, le contrôle de l’hydrométrie et de la température permettent d’obtenir une qualité de séchage maximale des plantes pour conserver toutes leurs qualités (couleur, odeur, richesse en principes actifs ) Selon la plante, le temps de séchage sera de 1 à 5 jours et la plante perdra de 2 à 6 fois son poids.

« Une plante de qualité, une plante qui conserve sa couleur, son odeur, une plante qui craque sous les doigts ! »

Le stockage

Les plantes sèches sont stockées entières non broyées et en vrac par espèce dans une pièce à hydrométrie et température controlée pour éviter tout vieillissement prématuré ou toute reprise d’humidité qui nuirait à leur qualité. Moins une plante sera hachée et manipulée, plus elle conservera ses propriétés.

Un métier 4 saisons

Le printemps 

La nature se réveille. Coté sauvage, les premières cueillettes débutent en février mars à la sortie de l’hiver avec les plantes printanières comme le tussilage, la primevère, l’ail des ours, le sureau et les jeunes feuilles comme le noisetier, le bouleau,  le frêne…
Côté jardin, c’est le temps des semis, des plantations et des premières récoltes.

L’été

Je m’adapte quotidiennement, à l’avancée des floraisons et des caprices de Dame météo.  Le calendrier change en permanence, le séchoir ne désemplit pas, c’est la valse des plantes et il faut une place pour chacune. Le calendrier est chargé que ce soit en cueillette ou au jardin. Je profite de ces journées longues et lumineuses pour remplir draps et paniers.  Les belles de Saint Jean pointent leur nez sur les versants ensoleillés  tandis que la reine des prés se dresse les pieds dans l’eau, la tête au soleil . Je récolte aussi la feuille de gentiane en alpage et j’entame les 2èmerécoltes au jardin.  En août, je profite des jours caniculaires pour récolter la feuille de pétasite, au frais le long des cours d’eau.

L’automne

Côté sauvage c’est le temps des racines et des fruits comme le cynorrhodons et je me régale des paysages aux couleurs flamboyantes. Au jardin, je récolte les graines, je fais des divisions, des boutures, des tailles, je sème encore des engrais verts pour ne laisser aucune parcelle à nu pour l’hiver.
Les longues journées de pluie me permettent enfin de transformer mes plantes sèches et de vous concocter mes mélanges d’infusions. C’est alors au coin du feu, que je monde, trie et mets en sachet.

L’hiver

C’est le temps de la fabrication au chaud. Je prépare aussi la saison à venir, répare les outils, demande les autorisations de cueillette. Je retrouve aussi  le plaisir de partager le temps d’un atelier, la fabrication d’infusions, de savons par saponification à froid, de baumes nourrissants, d’huiles de massage : du soin végétale, simple, authentique et généreux pour vous E.N.S.A.U.V.A.G.E.R au quotidien. L’hiver est aussi propice à l’écriture, pour nourrir le blog d’herbiers, de recettes autour des plantes, d’astuces un peu granos .